ANTON BOB FRANKLIN OWENS-MILLER – vingt-deux ans, née le 27 octobre 1988 à Fairbanks, Alaska – Américain – étudiant en sociologie – en couple avec Poppy Daniels – feat Josh Beech
CHAPITRE I C’est l’histoire d’un gars. Presque vingt-deux ans d’existence derrière lui. Un gars banal jusqu’au moment où la vie en décide autrement. La vie n’est pas un long fleuve tranquille.Fairbanks, la cour de récréation. Le lieu favori des enfants à l’école, c’est sûrement bien là aussi que les personnalités s’affirment. Rapidement deux garçons dans leur coin se détachèrent. Que faisait-il ? Il était seize heures, la dernière récréation de la journée avant la sortie des classes. Ils se chuchotaient là quelques dires. « T’es d’accord ? Le gagnant est celui qui a soulevé le plus de jupes ? » Un petit rictus de satisfaction s’affichait sur le visage de l’enfant qui écoutait attentivement son ami. « Ca marche Anton ! Mais tu vas perdre ! » « On va voir ça ! » Une petite tape amicale dans la main et Simeone et Anton partir en courant vers leurs petites victimes. Leurs techniques étaient bien différentes. L’un courait après les petites filles pour leur soulever leur jolie jupe, l’un jouait la ruse et s’approchait doucement de ses victimes pour discrètement poser sa main sur l’habit et le faire voler et dévoiler le petite-culotte. A vrai dire, la durée de ce petit jeu n’avait pas de limite, elle s’arrêtait quand ils en avaient marre ou quand ils se faisaient courser par des filles en rage. Ce jour-là ce fut la seconde proposition qui arriva. Les petites demoiselles de huit – neuf ans enragées accoururent à vive allure vers nos deux agitateurs qui prirent leurs jambes à leur cou. Cependant, la course poursuite s’arrêta rapidement et le plus jeune des deux garçons lança : « Hep-hep ! On se calme les filles ! » et d’un geste des mains, il fit signe au groupe de gamines de s’arrêter. « On voulait que s’amuser avec Sim ! Sérieux, on s’en fiche de vos culottes, hein ! ». La conversation allait de bon train et devenait de plus en plus houleuse. Toutefois les esprits enfantins se calmèrent et Simeone et Anton repartirent vaquer à de nouvelles occupations tant dit que les petites filles retournèrent jouer dans le bac à sable. « Alors combien de jupes ?- Douze ! lança fièrement Anton.- C’est pas possible ! Il y avait dix filles qui nous ont grondés donc… tu mens !- Genre je mens ! C’est vrai j’en ai soulevé douze ! Alors heinhein ! »Rapidement, les deux petits garçons qui ne réussirent pas à se mettre d’accord sur le nombre de jupes soulevé en vinrent alors aux mains. Une bonne de dizaine après cette petite bagarre gentillette, l’un des instituteurs de l’école intervint pour calmer les esprits. « Je peux savoir ce qui vous prend vous deux ? » « Il me croit pas monsieur ! ». Les deux enfants se chahutaient ouvertement devant le professeur des écoles. Ce dernier décida alors de les emmener devant le proviseur de l’école qui allait sûrement leur remonter les bretelles. Il y avait bien de grande chance.« Carlson, Miller ! Vous n’avez pas fini d’embêter vos camarades ? Et surtout les filles dites-moi ? ». Le ton était des plus sévères et la femme qui se trouvait devant eux ne semblait pas rigoler à leurs petits amusements. « On arrête madame… » dit Anton la tête inclinée et ses yeux louchant sur ses chaussures. « Oui, on arrête » répéta alors le petit Carlson. Croire ou ne pas les croire, telle était la question. La proviseure leur parla un bon moment pour leur expliquer que leur geste n’était pas respectable et qu’elle allait se faire un malin plaisir d’en parler à leurs parents à la sortie des écoles.Chose qu’elle fit. Devant son père, le petit Anton se fit discret et écouta les paroles des deux adultes qui étaient la proviseure de l’école et son père. Plusieurs longues minutes après, Anton et son papa se dirigèrent vers la voiture. « Ce n’est pas comme ça tu te trouveras une amoureuse, fiston !- Je sais papa, mais les filles de l’école sont moches !- Comment ça ?- Ben… moi… je préfère Evy… Elle est belle, elle.- Oui, mais Evy est plus âgée que toi, elle a onze ans et vient d’entrer au collège.- Ce n’est qu’un détail ça ! »Ce n’était qu’un détail, en effet. Evy était la fille des voisins des Miller. Une charmante jolie brune avec qui Anton aimait beaucoup passer du temps avec. C’est vrai il l’aimait, il l’aimait beaucoup même. Le petit lui avait même avoué que lorsqu’ils seraient grands, il lui achèterait un grand palais. Toute la naïveté et l’insouciance de l’enfance.CHAPITRE II Voilà on grandit. De nouvelles personnes viennent s’ajouter dans notre vie, d’autres disparaissent. C’était ainsi et pas autrement. Anton avait lui aussi bien grandit. Grandir, évoluer, murir et devenir d’année en année ce jeune homme qu’il deviendra un jour. L’époque de l’adolescence souvent caractérisée par les parents par : la période la rébellion. Les premières soirées, les premiers amours, les premières ruptures, les premiers râteaux, la première fois, les premières cuites, les premières cigarettes. Toutes ces premières qui nous faisaient évoluer. Seize ans. Une soirée comme toutes les autres. Assis dans l’herbe du jardin de la demeure d’un de ses amis, Anton était alors ancré à ce cercle qu’ils formaient tous. Au milieu, une bouteille de verre vide, autour d’eux de l’alcool, des joints, tout pour passer une bonne soirée, un petit feu de bois qui leur servait de lumière. Pour tuer le temps, ils avaient décidé de jouer au jeu de la bouteille. C’était alors autour du jeune Miller de jouer. Le plus jeune de la soirée. La bouteille en main, d’un geste agile, il l’élança, celle-ci fit un de nombreux tours sur elle-même avant de s’arrêter. Elle venait de désigner une jeune fille de dix-huit ans brune, âgée alors de trois ans de plus qu’Anton. Evy, c’était son nom. Oui, c’était son amour d’enfance, la première fille qu’il avait aimé. L’un en face de l’autre, la bouteille l’avait donc désigné. Il devait l’embrasser. La dénommée Evy semblait un peu gênée et se montra alors timide. Le jeune homme s’approcha doucement, un petit sourire qui se dessina sur ses lèvres. Doucement, mais sûrement. Ils s’approchèrent pour s’adonner à un baiser commandé par une banale bouteille d’alcool. (…) Simmy et Anton venaient tout juste de rentrer de l’école. Installés paisiblement dans le canapé du salon, leurs parents vinrent devant eux. Debout comme des piliers à les observer. « Les enfants, nous devons vous annoncer quelque chose… », un silence gagna la pièce avant que celui-ci soit brisé par la mère qui reprit à nouveau la parole. « Papa vient d’être muté à New-York, nous allons déménager là-bas… ». Un certain mal à l’aise se fit sentir dans la maison et aucun de ses quatre habitants souhaitèrent parler avant que de bonnes longues secondes se soient écoulées. « On a pas notre mot à dire à ce que je sache… - Anton ! Ne rends pas la chose plus difficile qu’elle ne l’est ! - Je la rends pas difficile, je constate ! Vous nous dites ça comme si on avait le choix de rester ici ou de se tirer à New-York avec vous alors qu’au fond, non ! Non, on ne peut pas choisir ce qu’on veut ! - Anton ! Tu vas nous parler sur un autre ton ! » L’adolescent de seize ans se leva et abandonna sa petite sœur de six ans ainsi que ses parents pour regagner sa chambre. Endroit intime dans lequel il pouvait se retrouver seul. Il n’accepta pas le fait de quitter son Alaska natal, de quitter ses amis et de se retrouver dans une ville inconnue dans laquelle il serait considéré comme le petit ‘nouveau’ qui débarque de son Alaska. Pourtant il avait bel et bien raison, il n’avait pas son mot à dire et devait se soumettre aux volontés de ses parents. Ils allaient déménager à New-York City, il devait donc lui aussi les suivre. C’était là un nouveau dessein qui allait se dessiner.CHAPITRE III New-York. Une nouvelle vie qui allait commencer. De nouvelles connaissances, de nouvelles amitiés, de nouvelles histoires. Quatre ans qu’il venait de s’installer dans cette ville avec ses parents. Le voilà, maintenant, étudiant en sociologie. Sa petite vie pépère à lui, son appartement, sa copine et ses emmerdes. Samedi, midi. Le jeune Anton venait de se réveiller, sa petite-amie nue à ses côtés, il lui donna un long baisé langoureux. Les mains du beau brun caressant sensuellement le corps de celle qu’il aimait. L’ambiance devenait alors de plus en plus chaude. Pourtant c’était bien beau pour que la scène se continue sans un élément perturbateur. En effet, quelques secondes après le téléphone du jeune homme vibra sur la table de chevet. « Non, chéri, décroche pas… » Pourtant il décrocha bel et bien. Ceci n’empêcha pas la jolie demoiselle à déposer des baisers furtifs sur le torse nu d’Anton ainsi qu’à la commissure de ses lèvres. « Anton, c’est ton oncle… Je te dérange sûrement, mais c’est important ! » dit la voix roque qui surgit du téléphone portable. « Je t’écoute ! » « Bien, c’est tes parents. Ils ont… » La voix s’atténua, marquant ainsi une pause. Anton sans réfléchir sorti de son lit et s’enroula dans son drap avant de s’isoler. « Ils ont eu un accident et ils ont été hospitalisés d’urgence. Il faut que tu viennes, viennes vite ! » Sur ces quelques paroles, l’homme qui était alors un parent du Owens-Miller puis qu’il s’agissait de son oncle raccrocha. Seul dans la pièce, debout et figé, l’étudiant semblait à la fois choqué et affecté par l’appel téléphonique. Sans un mot, il regagna sa chambre où il avait abandonné sa petite amie. « Je dois y aller… » L’inquiétude peinturait son visage. Sous ses quelques mots, Anton prit des habits qu’il enfila sans réfléchir s’ils étaient à l’endroit ou non. « Anton, rien de grave j’espère ? - Assez pour mettre de côté notre petite occupation… - Tu… tu veux que je vienne avec toi ? » C’était sur une négation qu’il abandonna à nouveau celle qu’il aimait. Il ne savait pas ce qu’il était arrivé à ses parents, il savait juste qu’ils avaient eu un accident, qu’ils étaient hospitalisés… puis rien de plus. Arrivé dans la salle d’attente de l’hôpital, la tension et l’inquiétude était palpable. Ne sachant où donner de la tête, Anton regarda à droite, à gauche, puis à nouveau à droite, à gauche. Son regard affolé s’arrêta après de longues secondes de recherche sur le visage de sa petite sœur alors âgé de onze ans. « ANTON ! » s’écria la petite adolescente en courant vers son frère, le serrant fort dans ses bras à la suite de cela. « Anton, j’ai peur pour papa et maman… » Les larmes dans les yeux de Simmy furent comme un électro choque pour le jeune homme. Morts voilà le mot qui hantait tous les esprits à cet instant. Anton se dirigea vers son oncle qui était resté assis à regarder la scène, « dis-moi tu en sais plus que depuis tout à l’heure ? » « non, Anton. » Le ton était sec, froid et on pouvait bien sentir l’inquiétude chez l’homme d’une quarantaine d’années. Attendre le verdict, attendre qu’un médecin vienne leur annoncer ce qu’ils souhaitent entendre : ‘vos parents sont sortis d’affaire…’. Assis dans la salle d’attente qui puait le stresse, l’inquiétude, Anton ne semblait pas à son aise. Un petit pincement au cœur lorsqu’un médecin vint à leur hauteur après une heure d’attente. Une heure qui semblait être la plus longue que les Owens-Miller n’eurent connu. « Je suis désolé de vous annoncer cela, mais monsieur et madame Miller sont morts. Nous avons fait tout notre possible. Je suis sincèrement désolé… » Les pensées noires qui envahirent les esprits quelques temps auparavant avaient donc vu juste. La petite Simmy avait alors raison d’avoir eu peur tout à l’heure. Morts, oui ils l’étaient vraiment. Simmy, Anton, des enfants sans parents, des enfants orphelins. Pour tout vous dire, personne n’est au courant de ce qu’a connu Anton et sa petite sœur. Suite aux décès de leurs parents, Anton fit toutes les démarches pour garder Simmy avec lui et ne pas qu’elle aille dans une famille d’accueil. Vivre avec sa sœur et dans le mensonge. Personne encore aujourd’hui ne sait le pourquoi du comment le jeune homme se retrouve à élever une adolescente de douze ans sous les bras…CHAPITRE IV Tout n’était plus comme avant, rien ne serait comme avant à vrai dire. Les événements ont fait qu’Anton devait devenir une autre personne qu’il était entrain de devenir. Une vie qui n’était plus vraiment celle d’un jeune homme de son âge. Pourtant il essayait bien de vivre comme un autre et de ne pas faire apparaître sa différence. Il commençait à se faire tard, l’heure n’avait peu d’importance. Il faisait nuit, la lune dominait le ciel noir et les rues étaient silencieuses. Dans sa voiture, l’américain se rhabilla tant bien que mal, ses gestes étant gênés par une charmante jeune femme brune qui l’embrassa essayant alors de lui kidnapper ses lèvres pour une dernière fois. Une histoire éphémère, une histoire d’un soir. On en décomptait de nombreuses chez le jeune homme depuis sa tendre adolescence. La soirée était conclue par un baiser qui offrait une valse langoureuse. La jolie inconnue, une fois ses habits remis, sortit de la voiture et disparu dans la nuit newyorkaise. Habillé ou partiellement habillé, disons qu’il avait réussi à renfiler son boxer, son jean et mettre sa chemise sans la boutonner, Anton pris le volant et alla donc rentrer chez-lui. Chez-lui là où il habitait depuis un an maintenant avec sa sœur Simmy. Il ne se doutait pas qu’à son retour, sa petite sœur l’attendait assez inquiète. Devant la porte d’entrée de l’appartement, Anton essaya rapidement de reboutonner sa chemise qui laissait apparaitre son torse et ses tatouages. Quelques secondes après, en ouvrant la porte, il aperçut sa sœur qui se précipita vers lui avant de lui lancer sèchement : « Tu étais où ? Je me suis inquiétée moi ! Les portables, ça existe tu sais ! - Excuse-moi Simmy, j’étais avec des potes et j’ai pas vu l’heure passer… - Ah ouai ? & c’est pour ça que ta chemise est mal boutonnée. C’est bon Anton, je suis plus une gamine, je peux comprendre, hein ! » Peu de temps après cette réflexion, Anton reboutonna sa chemise assez gênée parce qu’elle pouvait alors penser de celui qui est son frère. Et le conflit allait ainsi continuer. A chaque sortie, c’était le même discours, les mêmes remarques de la part de l’adolescente. Pourtant Anton ne semblait pas en prendre compte, lui qui voulait se montrer parfait à ses yeux… Il semblait alors plutôt mal s’y prendre avec elle. Commencer réagir avec une adolescente qui avait un caractère impulsif, qui plus est lunatique et entrant dans la fameuse ‘crise’ d’adolescence. Quelques minutes après, la sœur et son frère étaient dans les bras l’un de l’autre. Une bataille qui ne durait pas si longtemps que cela à vrai dire. Anton savait qu’elle était son unique famille, Simmy savait elle aussi qu’il ne lui restait plus que lui. Savoir compter sur l’autre à n’importe quel moment de la journée, avec les jours et les mois, voilà ce qu’ils avaient appris. Anton, ce jeune homme qui ne pouvait pas mener une vie comme il le souhaiterait. Non, il n’est pas méchant, bien au contraire… Enchanté lecteur.