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Charlie venait de reprendre la parole. « Non c’est bon, je suis bien ici. » venait-elle de dire. Seven ne comprenait pas vraiment ce dont elle voulait en venir en disant cela. A vrai dire, tout semblait ne pas être cohérent. En effet, un moment elle dit qu’elle ne se sent pas bien ‘ici’ puis juste après elle prétend le contraire en disant qu’elle est bien ‘ici’. Ici, c’était dans le bureau du garage en compagnie de Seven voyez-vous. L’employé du garage se contentait alors d’un signe de la tête et prononça un « bien » qui brisa le silence qui régnait chez-lui. Il était calme, silencieux et observait très rapidement la jeune femme qui se trouvait en face de lui de temps à autre.
Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’il l’a vu regarder avec attention sa montre tout en observant minutieusement les aiguilles qui défilèrent alors sous ses yeux. Seven cherchait alors à son tour de s’occuper. Il bougea quelques enveloppes, dossiers et paperasses importantes qui se trouvaient sur le bureau avant de tomber nez à nez avec la cafetière. C’est alors qu’il s’exclama : « Hum, tu veux un café ? ». Leurs conversations étaient loin de celles qu’ils entretenaient avant, il est vrai. A présent, elles s’arrêtaient à : une question et une brève réponse. La preuve que tout était différent entre eux à présent.

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Il s’était écoulé exactement une minute et trente deux secondes depuis que j’avais commencé à regarder les secondes défilées sur le cadran de ma montre. Et le silence, qui était revenu après que Seven ait répondu bien à ce que j’avais dis précédemment, devenait très pesant. Mais je n’avais aucunement l’intention de le briser, tout ce que je disais depuis que j’étais arrivée ici était tellement dépourvu de sens et contradictoire qu’il valait mieux que je me taise.

Une minute et trente neuf secondes, du coin de l’œil, j’aperçus Seven qui avait l’air occupé à faire je ne sais quoi près du bureau. Je l’observais à la dérobée et me rendit compte au moment où il parla que j’avais perdu le compte des secondes. "Un café ? ..." Ma question était stupide et inutile, j’avais très bien entendu ce qu’il avait dit. Parce que, oui, c’était effectivement ce qu’il venait de me proposer, cette chose amère et noire que je n’aimais pas vraiment pour ne pas dire pas du tout. "Oui je veux bien." C’était d’une logique. Enfin l’avantage était que le temps que je boive le café, je serais occupée à autre chose qu’à regarder l’heure ou à dire des absurdités. Et puis, ça ne devait pas être si mauvais que ça, je changeais d’avis tellement facilement que le fait que je me mette à aimer le café d’un coup ne m’aurait même pas surprise.

« Un café ?... ». Voilà alors qu’elle se mettait à répéter les mots prononcés par Seven. C’est alors que l’idée qu’il venait de la faire sortir de ses pensées lui vint à l’esprit. Après tout, il ne voyait pas pourquoi il était le seul à se laisser vaquer dans ces pensées… ces pensées, ces images nostalgiques. Certes, elle ne pensait sûrement pas à la même chose que lui. C’en était même une certitude. Puis après quelques longues et mûres réflexions au sujet de Charlie, il réalisa l’idiotie de sa question. Un café, du café, boire du café. Il se rappela alors qu’elle n’était pas friande de cette boisson. Déjà à l’époque où ils étaient ensemble, où ils vivaient presque ensemble vers la fin de la relation, elle n’aimait pas ça et elle lui répétait souvent. Un petit « mais… » s’échappa de la bouche de Seven, ses lèvres avaient délivré ce petit mot avant que Charlie répondit enfin à sa question première. « Oui je veux bien. ». Voilà qu’elle avait accepté la proposition de Seven. Elle allait donc boire un verre de café. Seven la regarda, intrigué, sans dire un mot, après tout il n’allait pas lui reprocher le fait qu’à présent elle aimait le café. « D’accord. ». D’un geste habile, il prit alors deux tasses qu’il emplit de cette boisson noire et amère que l’on nommait : café. « Chaud ou froid le café ? ».
Pendant qu’il continua son service, le regard de Seven se posa à nouveau sur le visage de la jolie Charlie. Encore à vrai dire. C’est alors qu’il se mit à chercher par tous les moyens quelque chose à dire, quelque chose qui pourrait ne pas laisser le silence s’installer à nouveau entre eux. Quelque chose qui pouvait être d’une banalité certaine, mais quelque chose oui. « Et sinon, tu es toujours serveuse dans ce bar là ? Le… XXX, c’est ça déjà ? ». Le XXX, c’était en effet bel et bien le bar où travaillait Charlie. Lorsqu’ils étaient encore ensemble, Seven avait la fâcheuse habitude alors devenir prendre son café là-bas, histoire de la voir… A présent, il avait presque mis une croix sur ce bar comme pour ne plus vouloir recroiser, revoir, reparler à Charlie. Comme s’il appréhendait leurs retrouvailles, des retrouvailles qui auraient sous la même atmosphère qu’aujourd’hui.

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Après que j’eus accepté de prendre un café, Seven me regarda intrigué et je n’en compris pas la raison sur le coup. L’idée me vint ensuite à l’esprit qu’il se souvenait peut-être que je n’aimais pas vraiment le café. C’était tout à fait probable, nous étions sortis ensemble pendant un an et il avait eu l’occasion de remarquer que je n’aimais pas ça. D’ailleurs quand je n’aimais pas quelque chose, tous les gens de mon entourage avaient tendance à être au courant. Mais de là à ce qu’il s’en souvienne. Étrangement cette idée semblait me ravir, je ne cessais de me surprendre moi-même aujourd’hui et je songeais que cela devrait vraiment s’arrêter. "Chaud ou froid le café ?" Seven venait de remplir deux tasses de café et me regardais l’air interrogateur. Il me fallut quelques secondes de réflexions pour trancher et savoir lequel des deux serait le meilleur bien que je ne doutais pas que les deux étaient aussi dégoutants l’un que l’autre. On aurait dit que la question qu’il venait de me poser était difficile alors que c’était une question tellement banale et simple. "Froid ça ira." Après que j’eus répondu, Seven me tendit une tasse et je la pris en le remerciant d’un bref signe de tête.

Le silence aurait pu s’installer de nouveau, je n’aurais rien fait pour l’en empêcher, je contemplais l’intérieur de ma tasse d’un air passionnée, comme si ma vie avait dépendu de ça. Cependant, Seven brisa pour le silence. Je fus quelque peu soulagé qu’il le fasse, cela retarda un peu le moment où j’allais me mettre à boire ce que contenait la tasse. Il voulait savoir si je travaillais toujours au même endroit. Ce n’était pas sensationnel comme question mais c’était sûrement mieux que tout ce que moi j’aurais pu trouver à dire. Je hochais la tête et répondis. "Oui, toujours. C’est pas si mal que ça là-bas, enfin y a pire." Même si il y avait des jours comme aujourd’hui où j’en aurais volontiers envoyé balader plus d’un. Mais ces jours-là, je me retenais plus ou moins bien, en me rappelant que l’argent ne tombait pas des arbres. Je portais la tasse de café froid à ma bouche et en avalais une gorgée. C’était aussi immonde que dans mes souvenirs et je ne réussis pas à retenir une grimace. "En fait, je crois que je préfère chaud…"

Elle venait d’acquiescer. Alors ainsi, elle travaillait toujours dans ce même bar. Toujours au même endroit. A vrai dire, rien n’avait réellement changé mise à part le fait qu’ils n’était plus ensemble, et que leur relation était… différente de celle qu’ils entretenaient. Leur nouvelle relation était quasi-inexistante. Y en avait-il vraiment une aujourd’hui ? Le regard de Seven se balada à nouveau sur le visage de Charlie. Un sourire aux lèvres lorsqu’il regarda ce visage. Toujours ce même sourire quand il s’agissait d’elle, de Charlie. Il y avait sûrement une chose de sûre qui n’avait pas changé, c’était bien le regard que Seven lui portait. C’est alors qu’il remarqua Charlie grimacer quelques secondes après avoir bu une gorgée de son café. A cet instant, il ne put s’empêcher de sourire. Amusé par la scène, puis un petit rire s’échappa de sa bouche. Ce n’était pas méchamment bien entendu, puis il faut dire que ce n’était pas son genre. De se moquer des autres.
Puis après cette grimace qui amusa Seven, Charlie lui remarqua qu’elle préférerait prendre son café chaud. Prenant la tasse de la jeune femme pour alors la faire réchauffer comme elle venait de le demander, il se retourna vers elle : « tu sais, je peux te servir autre chose si tu préfères ! ». Une manière assez grossière pour lui faire comprendre qu’il se rappelait bien qu’elle n’aimait pas le café. Ce n’était pas une remarque méchante, ni rien du tout, il n’avait aucune prétention en disant cela à vrai dire.

Visiblement ma grimace n’était pas passé inaperçue, ce qui ne m’étonnait guère. En effet, je vis un sourire apparaître sur son visage qui fut suivi d’un rire. En d’autres circonstances j’aurais sûrement ris moi aussi, la situation était tellement ridicule, j’étais tellement ridicule ! A la place de ça, je sentis le rougissement me monter aux joues et j’esquissais difficilement un sourire. Pourtant, le connaissant, je savais que son rire ne pouvait pas réellement être méchant, quoique envers moi ça aurait pu être le cas, je ne savais pas exactement quel degré de rancœur Seven avait pour moi.
Après que j’eus déclaré que je préférais prendre mon café chaud, ce qui était vraiment ridicule parce que froid ou chaud c’était pareil, je vis Seven prendre ma tasse dans le but de la faire réchauffer, du moins c’est ce que je supposais. Cependant, il ne la fit pas réchauffer et se retourna d’abord vers moi. A ces paroles, je ne pus réprimer un faible éclat de rire, ainsi je ne m’étais pas trompé, il se souvenait bien que je n’aimais pas cela. Je jugeais bon d’arrêter de m’entêter et je pris la parole. "C’est vrai que même si tu le réchauffes, ce sera toujours aussi abominable, je n’aime vraiment pas ça. Mais pas la peine de déranger hein, j’ai pas besoin que tu me serves autre chose, c’est bon." Je finis par un petit sourire timide. Je venais de prononcer la phrase la plus longue depuis que j’étais là et en plus j’avais fait ça sans buter sur aucun mot. C’était un exploit ! Dans le fon, je n’étais peut-être pas un cas si désespérée que ça.

L’atmosphère semblait se détendre petit à petit. Quelques regards échangés, puis vint à présent place aux sourires. Ces petits sourires timides, certes mais qui détendaient l’atmosphère qui était alors devenu pesante pour les deux jeunes gens, Charlie et Seven. Eux aussi semblaient plus détendus à vrai dire. Pour ce qui est de Seven, cette remarque s’avérait vraie. Plus détendu qu’à l’arrivée de la jolie Charlie, il était. Il y avait toujours cette petite gêne persistante, de peur de dire quelque chose qui pourrait la blesser ou qu’elle prenne mal tout simplement. Il n’avait aucune remarque subtile par rapport à leur passé en commun, par rapport à leur relation anciennement existante. Non, il ne parlait qu’au présent ou tout du moins il essayait. Après tout, le fait qu’il se rappelait qu’elle n’aimait pas trahissait bien un certain rappel du passé. Mais passons.
« C’est vrai que même si tu le réchauffes, ce sera toujours aussi abominable, je n’aime vraiment pas ça. Mais pas la peine de déranger hein, j’ai pas besoin que tu me serves autre chose, c’est bon. » venait-elle de dire. « C’était bien ce dont je me rappelais, tu n’aimes pas ça. » dit-il d’un ton légèrement amusé. Oui, il se rappelait de ce détail minime. Petit à petit comme gêné parce qu’il venait de dire, il baissa les yeux doucement. Oui, il se rappelait qu’elle n’aimait pas le café, il se souvenait de ce détail comme si c’était hier, comme s’il était encore ensemble… Marquant une pause, Seven releva la tête et reprit alors à nouveau la parole. « D’accord. Enfin si tu veux quelque chose, n’hésite pas à demander, hein ! ». Un petit sourire se dessina doucement sur ses lèvres. Oui, il avait fait référence à leur relation quelques minutes auparavant et pourtant cela ne semblait pas le chagriner, même si ceci vint gorger un peu plus son cœur de nostalgie.

Je commençais à trouver que m’arrêter ici pour faire réparer ma voiture n’avait pas été une si mauvaise idée que ça car malgré la complexité des émotions et des sentiments que je ressentais actuellement et dont je ne parvenais pas à comprendre le sens, j’arrivais à me rappeler ce que j’avais aimer chez lui. Et les souvenirs que j’avais tant refoulé me revenait en masse, des souvenirs qui, tout bien réfléchi, était sûrement les meilleurs de ma triste vie sans intérêt.
La situation commençais à se détendre et j’appréciais ça, je me sentais plus à l’aise, plus normale. La seule chose qui me faisait peur là-dedans, c’était la proximité de ce sujet qu’aucun de nous n’avait encore évoqué, à savoir notre relation passée. Je savais que nous n’allions pas pouvoir éviter pas ça bien longtemps, mais alors que les souvenirs et la nostalgie étaient si proches. " C’était bien ce dont je me rappelais, tu n’aimes pas ça. " Je fermais les yeux quelques secondes, on était exactement au point où on devait arriver à un moment et je ne savais pas trop quoi dire, si je devais ignorer ça remarque ou bien autre chose. " Oui, c’est ça. Et mes goûts ne changent pas si vite. " Je fis un petit sourire timide. C’est vrai, ils ne changeaient pas si vite parce que six mois c’était très peu de temps même si toute cette histoire me paraissait si loin. " Tu as de l’eau ? " Cette fois, je n’avais plus si peur de le déranger en demandant ça, c’était bizarre comme la tension était descendu vite, même si j’étais encore sur mes gardes.

Tôt ou tard, l’un d’entre eux aurait fait référence à leur ancienne histoire, à leur ancienne relation. C’était Seven qui entama cette valse des souvenirs. Si vous préférez : il avait mis les deux pieds dans le plat. Il ne pouvait pas l’ignorer, ignorer ce qu’il venait de dire et de faire. Non, il ne pouvait pas, mais dans une telle situation, une telle référence était quasi-inévitable. Un petit sourire se dessina lorsqu’elle prit à nouveau la parole, lorsque Charlie prit la parole. « Oui, c’est ça. Et mes goûts ne changent pas si vite. ». Puis après un semblant de pause, elle reprit à nouveau la parole. Sans cette gêne apparente qui persistait. De l’eau, venait-elle de demander. Elle voulait de l’eau. Plus précisément, elle lui demandait s’il en avait. « Oui ! ». Le ton se rapproche presque à ce petit ton enjoué et timide à la fois. Après une inspiration, Seven se retourna et alla en direction de la carafe d’eau. Sans attendre une réponse, un ordre, ou quoique ce soit, de la part de Charlie, il remplit alors un verre d’eau qu’il allait par la suite lui servir.
Il tendit alors le verre à Charlie, un petit sourire aux lèvres. « Tiens ! ». Il ne pouvait pas le nier, cette fille avait le don à le faire sourire. Et ceci, ne datait pas d’hier à vrai dire. Elle avait ce don si spécial oui, que peu de personne avait sur lui. Puis, elle … comment dire… l’hypnotisait. Certes le mot était un peu fort et pourtant, c’était presque le cas. Alors qu’il pouvait retourner vaquer à son travail, il préférait rester là, en sa compagnie. Puis il s’approcha doucement d’elle, à vrai dire lui-même ne comprenait pas. Elle avait ce certain pouvoir d’attraction sur lui. Ils se trouvaient alors à nouveau face à face, plusieurs centimètres les séparant. Levant sa main vers Charlie, il resta silencieux. Ayant alors perdu tout contrôle de ses gestes. Il remit alors l’une des mèches de cheveux de la jeune fille. Son geste continua, et se transforma en caresse. C’était alors inconsciemment qu’il lui caressa la joue. Lorsqu’il se ressaisit, il enleva sa main et secoua la tête. « Pardon… je… je n’aurais pas du. ». Réalisant de ce qu’il venait de faire, il se retourna honteusement, évitant alors de croiser le regard de Charlie.

Je regardais Seven répondre oui à ma question puis se diriger vers la carafe d’eau et servir un verre, verre qu’il me tendit juste après. Observer ses moindres gestes, la moindre expression de son visage était quelque chose que j’avais renoncé à éviter de faire parce que je savais que je ne pouvais pas m’en empêcher. Néanmoins, j’essayais de faire ça de manière pas trop ostentatoire, je ne voulais qu’il le remarque le moins possible. Quoiqu’il en soit, c’est parce que j’avais bien du mal à détacher mon regard de lui et de son visage que je remarquais le sourie qu’il fit quand il me tendit le verre. On aurait dit que le simple fait de me servir un verre d’eau était une chose merveilleuse. Je baissais les yeux sans trop savoir quoi faire d’autre te but une gorgée d’eau.
Seven s’était approché, nous n’avions pas été aussi proche l’un de l’autre depuis de longs moi et cela me fit un effet étrange. Je sentis mon cœur s’accélérer et je déglutis avec difficulté. Il fallait que je recule, que je m’éloigne mais j’en étais incapable, j’étais figée sur place. C’est alors que Seven tandis la main pour remettre des mèches de cheveux. Ce simple geste suffit à faire naître en mois un nombre de sensations et d’émotions très important, trop important pour que je les saisisse toutes et je dus déployer un effort immense pour contrôler mes gestes. Effort que je du accentuer lorsque je sentis sa main sur ma joue. Le contact de sa paume contre ma peau me rendait tellement heureuse, une sensation que je n’avais pas ressentie depuis longtemps. Puis brusquement, se fut fini. Il était toujours en face de moi mais il avait enlevé sa main et il secouait la tête. Il s’excusa, j’étais hébété et je ne comprenais pas tout. Pourquoi il s’excusait ? Ne se rendait-il pas compte de ce que son geste avait provoqué en moi ? Et pourquoi avait-il enlevé sa main ? Je ne voulais pas qu’il l’enlève moi, j’avais besoin de ça, d’être près de lui. Je ressentais une profonde frustration et de la colère. La colère était dirigée uniquement envers moi. Parce que c’était de ma faute si il avait suspendu son geste, de ma faute si il s’était à présent détournée, de ma faute, de ma faute et encore de ma faute. J’étais la seule et unique responsable de ce gâchis et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Parce que j’étais toujours incapable de bouger, je n’étais pas sûre de parvenir à parler mais malgré tout j’essayais et réussi à sortir quelques mots. « Ne t’excuse pas, je… ça ne m’a pas déranger… au contraire… Tu sais, je n’ai jamais voulu ça…. Je crois que… Je ne me rendais pas compte de ce que je faisais… je me mentais et… désolé. » Je me tus. C’était tellement pathétique, tellement ridicule, j’aurais mieux fait de me taire. J’aurais aimé qu’il oublie ce que je venais dire, tout sauf le plus important : désolé.

Seven n’osa bouger. Trop gêné par ce qu’il venait de faire sûrement. C’est vrai, il éprouvait une certaine gêne, il se sent ridicule, minable, honteux, presque lâche… A vrai dire, ce certain banal geste fit jaillir en lui plusieurs méli-mélo de sentiments, de sensations auquel il ne saurait donner un nom. Amour ? Nostalgie ? Mélancolie ? A cet instant précis, où il ne savait pas trop ce qu’il ressentait, Charlie pris la parole. « Ne t’excuse pas, je… ça ne m’a pas dérangé… au contraire… Tu sais, je n’ai jamais voulu ça…. Je crois que… Je ne me rendais pas compte de ce que je faisais… je me mentais et… désolé. ». Après avoir inspiré un bon coup, comme pour prendre un peu de courage, Seven se retourna à nouveau. Se retrouvant alors à nouveau face à face à elle, à Charlie. N’osant pas l’affronter du regard, son regard resta figé un instant sur le carrelage froid du sol. « C’est… ». Il marqua une pause dans ses paroles et osa alors à nouveau affronter Charlie du regard. « C’était ta décision, Charlie. Tu n’as pas à être désolée… c’était ce que tu voulais non ? ». Sur cette interrogation, Seven se tut. Après tout, il ne savait pas quoi rajouter à cela et n’attendait qu’une chose, une réaction de la part de Charlie.

C’était au tour de Charlie de regarder ailleurs. Après avoir parlé, elle n’osait plus croiser son regard. Elle était consciente d’avoir vraiment mis les pieds dans le plat avec sa dernière phrase, certaine que la discussion qui allait suivre ne lui plaisait pas beaucoup. Mais il fallait bien que ça arrive un jour, et il fallait croire que ce jour c’était aujourd’hui. « C’est… » Charlie leva les yeux et put voir que le regard de Seven était maintenant tourné vers elle, elle le croisa et baissa les yeux. « C’était ta décision, Charlie. Tu n’as pas à être désolée… c’était ce que tu voulais non ? » Charlie soupira tandis que sa tête ses pensées tourbillonnaient à un rythme infernale. Etait-ce vraiment ce qu’elle voulait ? Elle se revit six mois plus tôt et essaya de se remettre en mémoire ce qu’elle avait alors pensé à ce moment-là. Elle ne voulait pas prendre le risque de le perdre, de souffrir de son absence, de devenir ce qu’elle haïssait le plus au monde. Il commençait à devenir beaucoup trop important pour elle et elle avait pris peur. Mais elle n’avait pas pris en compte le fait que en le quittant, elle le perdait pareil et qu’elle était déjà trop attachée à lui pour que tout redevienne comme si il n’avait jamais été là, comme s’ils n’avaient jamais été ensemble. « Oui… c’est ce que je voulais… à ce moment-là… J’avais trop peur de te perdre, de devenir quelqu’un d’autres… Mais tu comptais plus que je ne le pensais… » Charlie se tut. Elle ne voyait pas quoi ajouter d’autres, il devait trouver ce qu’elle disait ridicule.

Combien de fois lui avait-on répété de l’oublier de tirer une croix sur leur histoire ? Combien de fois lui avait-on répété que jamais, il ne pourrait reconquérir son cœur ? Combien de fois oui ? Une multitude de fois sûrement, oui. Son entourage, ses proches et lui, il s’en foutait. Ils avaient beau dire, ils avaient beau parler, ils avaient beau faire, il l’aimait. Ca, on ne pouvait pas lui en empêcher, on ne pouvait pas, non. C’était pour lui inexplicable. Inexplicable. Il ne pouvait pas expliquer pourquoi, pourquoi il s’était aussi facilement attaché à cette fille. Comment, oui. Comment avait-il pu. Il s’était attaché, jusqu’au jour où elle le jeta et là… il a eu mal, oui. Il avait toujours mal, et là, la voir aujourd’hui devant lui, était comme ouvrir un peu plus la plaie. Pourtant à tout cela, vint se mêler à ce quelque chose, cette sensation qu’il ne pouvait pas mettre un nom dessus et qui ne faisait qu’adoucir un peu plus, à chaque instant, son petit cœur endolori.
La voix de Charlie retentit dans la pièce. Une voix douce qui faisait elle aussi sûrement partie du remède mystère. « Oui… c’est ce que je voulais… à ce moment-là… J’avais trop peur de te perdre, de devenir quelqu’un d’autres… Mais tu comptais plus que je ne le pensais… » venait-elle de dire. Seven ne comprenait pas vraiment ce qu’elle disait, ou plutôt où elle voulait en venir avec tout ça. Elle avait peur de le perdre alors, peur de le perdre venait-elle de dire. Après quelques réflexions, il ne voyait pas comment elle aurait pu le perdre. C’est alors qu’il se mit à répéter ses mots, comme si cela allait l’aider à comprendre. « Me perdre ? … ». Il savait bien qu’en faisant cela, ça n’allait servir à rien. Il ne comprendrait pas, toujours pas… à croire que Charlie était pour lui, alors une fille incompréhensive. Une fille qu’il ne comprenait pas et qu’il ne comprendrait sûrement jamais. « Alors comme ça, tu m’aimais et tu as décidé de mettre un terme à notre relation ? C’est cela ? ».

Charlie avait conscience qu’elle aurait mieux fait de se taire. Il ne servait à rien maintenant de reparler de tous ça, ça ne pouvait ramener à la surface que de mauvaises choses. En plus de ça, elle se voyait mal s’expliquer là-dessus, il ne pouvait pas comprendre, il n’avait jamais eu à endurer un père alcoolique et brisé par la perte d’une personne qui lui était chère. Et puis même si il avait connu ça, il aurait sûrement eu du mal à la comprendre quand même, parce qu’elle-même ne se comprenait plus à ce moment précis.
Charlie regarda Seven, il semblait réfléchir, peut-être cherchait-il un sens à ses paroles, il pouvait chercher longtemps il n’y en avait pas. « Me perdre ? … » Charlie se contenta d’acquiescer, elle avait la gorge sèche et n’était plus vraiment en mesure de parler, elle regrettait d’avoir dit tout ça, elle avait voulu être honnête avec lui mais maintenant qu’elle y pensait ce n’était sûrement pas la meilleure idée. Il aurait fallu qu’elle se taise, et leur route se serait séparer de nouveau et ne se serait plus jamais croiser. Elle y aurait bien veillé cette fois, elle aurait même pu aller jusqu’à déménager pour ça. Mais elle ne l’avait pas fait, elle avait parlé et il fallait qu’elle l’assume à présent. Elle reprit une gorgée d’eau tandis que Seven ouvrit de nouveau la bouche pour parler. « Alors comme ça, tu m’aimais et tu as décidé de mettre un terme à notre relation ? C’est cela ? » Oui c’était cela, mais dit comme cela, par lui, ça paraissait d’autant plus ridicule et Charlie mit deux longues minutes à retrouver l’usage de la parole. « Oui c’est cela… » Elle fit un sourire sans joie avant de poursuivre. « Je sais que tu dois trouver ça ridicule mais je t’assure que sur le coup, à ce moment-là, ça me paraissait vraiment censée… la meilleure chose à faire… » Ce n’était évidemment plus le cas aujourd’hui, mais ça elle s’abstint de le préciser, inutile d’en rajouter, comme elle n’aurait pas été ajouté qu’elle avait encore des sentiments pour lui aujourd’hui. Car oui, elle ne doutait plus du fait, que c’était toujours le cas, c’était al seule chose qui pouvait expliquer son comportement et ce qu’elle ressentait depuis tout à l’heure.

Elle venait de prendre la parole. Elle venait d’acquiescer, d’approuver ce que Seven venait de dire. Alors, oui, c’était donc cela. C’était bel et bien cela. Elle l’aimait, et malgré tout elle avait souhaité mettre un terme à leur relation. Elle avait voulu tout arrêter. Tout arrêter. Tout foutre en l’air. Seven resta silencieux. C’était sûrement bien là, la première fois qu’il entendait quelqu’un lui dire cela. L’incompréhension. Oui, décidemment, il ne la comprendrait pas, jamais peut-être bien. Puis elle poursuivit ses dires, elle poursuivit par lui dire : « Je sais que tu dois trouver ça ridicule mais je t’assure que sur le coup, à ce moment-là, ça me paraissait vraiment censée… la meilleure chose à faire… ». Ridicule, oui, il est vrai… il trouvait cela ridicule. Ridicule, puéril, stupide même… voyez-vous, il ne la comprenait vraiment pas, mais à un point… Seven soupira, non pas que les paroles de Charlie l’ennuyait, mais cette certaine tension qui venait de faire à nouveau son apparition semblait peser sur lui. Après un certain temps de réflexion, de silence, de longs silences, il prit la parole. « Et maintenant ? ». Oui maintenant, au présent, à cet instant, à ce moment précis –non, je ne vais tout de même pas vous faire tous les synonymes. Seven marqua une pause dans ses paroles, peu de temps après ces deux mots prononcés. « Il faudrait savoir ce que tu veux précisément, Charlie… ». Oui, ce qu’elle voulait, ce qu’elle voulait précisément et surtout ce qu’il allait advenir de leur relation. Que comptaient-ils faire alors à présent ? Qu’allaient-ils devenir ? Des sombres inconnus comme ils étaient devenus ?
Seven se retourna à nouveau, s’approchant de la fenêtre. Il jeta un bref regard vers l’extérieur, observant attentivement l’extérieur. « Il faudrait que tu guettes l’heure, ton taxi ne va pas tarder à arriver, je pense… » lança-t-il tout en se tournant vers la jeune femme qui se tenait toujours dressée debout.

Pourquoi fallait-il que la tension soit revenue ? Enfin revenue, je n’étais pas sûr qu’elle ait vraiment disparue à un moment, elle avait juste diminué avant de revenir en masse. Et les silences pesants avaient repris leur place. Je jetai un regard à Seven, c’était sa faute, pourquoi avait-il fallu qu’il fasse allusion à notre passé, pourquoi avait-il fallu qu’il s’approche à ce point de moi. Je chassai cette pensée aussitôt, Seven n’y était pour rien, la seule responsable ici c’était moi, encore et toujours moi. « Et maintenant ? » Je fronçai les sourcils et lui lançai un regard perplexe. Je ne comprenais pas vraiment la sens de sa question. Quoi maintenant ? Il n’y avait rien à dire là-dessus, j’allais repartir et ça serait tout. « Maintenant… rien … » J’avais parlé d’une voix faible et mon ton était plus hésitant que jamais. J’aurais aimé mettre plus de certitude dans mes paroles mais je n’en étais pas capable. « Il faudrait savoir ce que tu veux précisément, Charlie… » Je baissai les yeux. Savoir précisément ce que je voulais… A ce moment précis, je n’en étais incapable. Je détestais ça, j’avais toujours su ce que je voulais, je n’étais jamais revenue sur une seule de mes décisions. Pourtant, il avait suffit d’un soir pour me faire douté, mais je ne pouvais pas douter, parce qu’il n’en dépendait pas que de moi, il y avait Seven aussi et il avait assez eu à souffrir de mes décisions. Je gardai les yeux fixé sur ses pieds parce que je ne pouvais pas lui mentir en regardant vers lui. « Je sais ce que je veux, je veux juste qu’on me répare ma voiture. » Je pouvais m’estimer heureuse, j’avais retrouvé un ton assuré. Mais il était aussi froid, distant, tranchant, c’était le même que celui que j’avais utilisé lorsque j’avais mis fin à notre histoire. La seule différence était, qu’aujourd’hui, je ne pouvais plus parler de cette manière en le regardant dans les yeux, ça aurait été trop dur.
Surveiller le taxi… Je l’avais oublié lui. Je hochais la tête avant de regarder ma montre. En effet, il n’allait pas tarder. Seven se tenait près de la fenêtre et de là où j’étais je ne voyais pas vraiment ce qu’il se passait dehors, plus parce que je ne pouvais pas poser mon regard vers dehors sans que celui-ci soit attiré par Seven. « Je vais l’attendre dehors. » Je n’attendis aucune réaction de sa part, je posais juste mon verre avant de tourner les talons, essayant par la même occasion de faire le vide dans ma tête.

« Maintenant… rien … ». Rien, voilà ce qu’elle venait de dire. C’était clair, bref et précis. A cet instant précis, il sentit comme une pression au niveau de son cœur et puis comme si cette plaie imaginaire s’était ouverte à nouveau, il avait mal. Mal, oui. S’il avait un vagin, je n’ose imaginer la scène quelques heures plus tard chez-lui –enfin chez-elle puisque dans notre réflexion, il avait un vagin. Une émission de télévision stupide, un pot de glace et des larmes avec le cœur brisé, oui, notre réflexion est très clichet. Heureusement pour nous, ceci n’arrivera jamais. Néanmoins, Seven répondit d’un hochement de tête. « Je sais ce que je veux, je veux juste qu’on me répare ma voiture. ». Elle était claire au moins. Elle et lui, c’était fini. Fini officiellement et il n’y avait plus aucun espoir. Plus aucun espoir pour Seven, plus aucun espoir pour reconquérir son cœur. Il se contenta de répondre par un « bien » pour conclure cette conversation. Comme s’il voulait mettre un terme à cette conversation, comme s’il voulait fuir cette nouvelle atmosphère. Cette atmosphère qui était devenue à nouveau pesante, anxieuse et angoissante. Comme s’ils étaient redevenus à la case départ de leurs retrouvailles ; comme si, oui.
« Je vais l’attendre dehors. ». Ils allaient bientôt à nouveau se quitter, à nouveau leurs chemins allaient se couper, à nouveau oui... Comme si ces retrouvailles n’avaient mené à rien, comme s’ils allaient encore se considérer comme des « inconnus » après cette conversation. Comme si, oui. Seven, l’air mélancolique, prit sur lui pour cacher cette petite facette de lui et se retourna alors vers Charlie. « Comme tu veux… ». Après tout, il n’allait pas la retenir ici. Elle était clair : elle et lui, c’était officiellement fini, alors à quoi bon à la retenir ici avec lui ? Pourtant au fond de lui, il y avait cette petite espérance qui n’avait qu’une envie : qu’elle reste ici, avec lui.

« Comme tu veux… » Je m’éloignai d’un pas raide. Voilà, c’était fini ; Nous nous étions revus pour la première fois depuis six mois et ça c’était terminé de la même manière. Par ma faute encore une fois. Au dehors, l’air s’était encore rafraichi malgré tout, mes pensées étaient tellement tournées vers ce qui venait de se passer que je ne ressentais pas vraiment le froid. Il y avait tellement de choses que j’aurais voulu lui dire, des choses vraies, ce que je pensais mais je ne l’avais pas fait. Parce que j’avais été lâche surtout. Dans ma tête je réentendais sa question. Et maintenant ? Je songeais à tout ce que j’aurais pu y répondre. N’importe quoi aurait été mieux que la réponse que je lui avais faite. Mon regard se tourna brièvement par le garage, vers la fenêtre qui devait être celle du bureau et mon cœur se serra. Il était peut-être encore là, à la même place. Je secouais la tête, il avait du retourner travailler, reprendre le cours de ce qu’il faisait avant que je ne l’interrompe. Si j’avais été du genre à pleurer, c’est sûrement ce que j’aurais fait à ce moment précis mais là je me contentais de regarder devant moi, le plus loin possible.
Un bruit de voiture me ramena à la réalité et mon regard se posa sur le taxi qui venait de se garer. Je le regardais d’abord sans bouger. L’homme qui était au volant regarda à l’extérieur au bout de quelques minutes et j’en déduisis qu’il devait s’impatienter. Je me décidais alors à bouger, du même pas raide qui m’avait amené dehors un peu plus tôt. J’ouvris la porte arrière pour monter dans la voiture et mon regard se tourna une dernière fois vers la fenêtre. « Vous pouvez attendre quelques minutes s’il vous plaît ? » Le regard du conducteur se tourna vers moi étonné, je haussais les épaules et sans attendre de réponse de sa part je revins sur mes pas. Je ne savais pas ce qu’il me prenait mais je ne cherchais pas, il était grand temps que j’arrête de tergiverser. Je rentrais de nouveau dans le garage et trouvais Seven. Je le regardais quelques secondes à peine, je ne devais pas prendre le temps de réfléchir à ce que j’allais faire. « Je t’aime. Et tu me manques. » Je me tus. Voilà je l’avais dit. Je restais là plantée après, le taxi était peut-être partie ou il devait en avoir marre mais ça m’était égal. Je n’osais pas lever mes yeux et ajoutai finalement quelques mots pour me justifier. « Je ne pouvais pas partir comme ça… »

Tout était devenu pesant, tout oui. Pesant et silencieux. Un silence religieux qui venait de figer tout sur son passage. Seven resta figé lui aussi, il resta debout sans bouger, sans dire un mot. Figé et muet, voilà ce qu’il était devenu pendant cet instant. Cet assez long moment, il est vrai. Il regarda alors Charlie, la jolie Charlie, la jolie brune, s’avançait vers la sortir. Elle marchait d’un pas non trop pressant, ni trop lent, vers le véhicule qui venait d’arriver. Le taxi. Oui, il venait d’arriver. C’était ainsi que venait de s’achever leurs retrouvailles. Une conversation qui venait de s’achever sur un « comme tu veux… » et puis rien d’autre. Avouons-le, la conversation ne s’était pas finie comme une conversation que l’on pourrait juger chacun d’entre nous de ‘normal’. Puis sincèrement, leurs retrouvailles… elles n’étaient pas voulues, c’était certain. Aucun des deux n’avait souhaité ce moment… enfin aucun, sauf Seven.
Il regarda impuissant la jeune femme partir. Elle s’approcha de plus en plus prés du taxi. De plus en plus près oui. Il regarda attentivement, il l’observa, l’observa avec beaucoup d’attention même. Un sourire douloureux se dessina sur ses lèvres. Il avait mal, et pourtant la voir ne faisait que panser ses plaies. Il l’aimait oui. Seven secoua sa tête et repartit dans le garage. Après tout, il n’avait plus rien à faire ici. Il était seul, seul avec ses souvenirs douloureux et l’image de celle qu’il aime en tête. Il venait donc de revenir sur ses pas, et de revenir à son point de départ. Là où il était juste avant qu’elle vienne, qu’elle revienne. Qu’elle resurgisse dans sa vie. C’était d’un pas nonchalant qu’il avançait. Un soupir, encore une fois et son regard impuissant se reposa sur le taxi… Charlie avait disparu. Dans la voiture sûrement. C’était sûr, maintenant, elle venait de partir… Etranges retrouvailles.
Les yeux de Seven parcoururent le garage et s’arrêtèrent sur… Charlie. IIl n’osa bouger et la laisser s’avancer vers lui. « Je t’aime. Et tu me manques. » venait-elle de lui dire. Elle l’aimait, elle l’aimait encore alors ? Il sourit discrètement. C’était comme un soulagement ces quelques mots prononcés, comme une certaine délivrance. Seven fit abstraction de la dernière phrase prononcée par Charlie. Peut-être avait-elle son importance, peut-être que non. Nul ne le savait et Seven lui-même l’ignorait puisqu’il n’avait qu’écouté qu’à moitié. Il resta silencieux face à elle, posant son regard dans le sien et s’approchant doucement d’elle. Il attrapa inconsciemment la main de la jeune femme. Une main si chaleureuse. Se rendait-il compte de ce qu’il était entrain de faire ? En était-il conscient ? C’était sans raison qu’il réagissait… « Je… Moi aussi… ». Seven baissa les yeux petit à petit, comme peur par la réaction de Charlie qui allait en suivre de son avoeu. Après tout, il l’aimait encore, pourquoi lui mentir ? Il regarda un court instant l’arrière paysage où il put apercevoir le taxi qui attendait avec impatience la jolie Charlie. Il lâcha alors la main de Charlie, comme s’il venait de reprendre conscience de quelque chose : c’était fini entre eux malgré tout. « Tu devrais rejoindre ton taxi… tu risques de le louper là… ». C’était presqu’à contre cœur qu’il venait de prononcer ces mots. Oui mes termes peuvent être vraiment exagérés et pourtant… Il aurait sûrement tout donné pour que cet instant dure plus longtemps. Reposant son attention sur Charlie, son visage s’approcha du sien et il déposa un doux baiser sur la joue chaude de la jeune femme. Une fois, le banal geste achevé, il ne put s’empêcher de sourire. A présent, ses retrouvailles s’achevèrent moins douloureusement qu’elles devaient s’achever quelques minutes auparavant.

J’étais encore là à attendre. Je chassais du mieux que je pouvais les pensées qui s’insinuaient en moi et dont l’objet était : pourquoi lui avais-je dis ça ? Ca n’avait aucune importance de toute manière. Finalement, je trouvais en moi le courage de lever les yeux vers lui, j’essayais de déceler sur son visage une quelconque qui m’aurait renseigné sur ce à quoi il pensait mais je ne voyais rien. Il ne disait rien mais le silence n’était plus si pesant qu’un peu plus tôt. Nos regards se croisèrent et je frissonnai. Il s’approcha un peu plus et comme un peu plus tôt, mes pensées se bousculèrent tandis que je sentais mon cœur se mettre à battre violemment dans ma poitrine. J’aurais aimé être capable de rester maître de mes émotions mais quand il se rapprochait c’était peine perdu, voué à l’échec. Et puis il me prit la main et je me sentis comme si j’avais été sur un nuage. L’espace d’un instant, je ne pensais plus à rien d’autres qu’à lui devant moi, qu’à sa main qui tenait la mienne et tous mes doutes, tout le reste avaient disparut.
« Je… Moi aussi… » Trois mots. Dont le sens ne laissait pas vraiment place au doute comme ça. Pourtant, je ne pus m’empêcher de tourner ça dans tous les sens pour voir où était le piège. Je n’en trouvais pas. Lui aussi. Lui aussi il m’aimait c’était simple. Tandis que cette pensée s’insinuait en moi, je souris. C’était tellement important pour moi de savoir ça, ça n’aurait plus du l’être mais c’était comme. J’aurais aimé croisé encore une fois son regard mais il avait baissé les yeux. Je cherchais quelque chose à répondre, mais le seul mot qui me venait était bien et je n’étais pas sûr qu’il soit vraiment approprié à la situation, j’essayais donc de trouver autre chose. « Je… Bien… » Je jouais nerveusement avec ma gourmette, finalement je l’avais quand même dit.
« Tu devrais rejoindre ton taxi… tu risques de le louper là… » J’entendis à peine ce qu’il venait de dire tellement j’étais obnubilée par le fait qu’il venait de lâcher ma main. J’aurais aimé que ce contact dure toujours et je n’avais vraiment pas envie de partir. Malgré tout, je ne voyais rien qui puisse prolonger mon temps ici. Je soupirais résignée et acquiesçai. « Oh pire ça ne serait pas dramatique… » Bien au contraire pensais-je, mais je n’ajoutais rien. De toute manière, je n’aurais rien pu ajouter même si je l’avais voulu, parce que le visage de Seven s’approcha du mien et je perdis à nouveau le sens de la parole. Il déposa un baiser sur ma joue. Puis ça se termina. Trop vite, encore une fois. Je fis un petit sourire. « Tu as raison… J’y vais… » Je m’éloignais de quelques pas et me retournais. « Ca m’a fait plaisir de te revoir… vraiment. A bientôt… » Je croisais son regard une dernière fois et tournais à nouveau les talons. Oui, j’avais dis à bientôt parce que j’espérais vraiment le revoir, bientôt