« TYLER HAYDEN ISAAC NOAH GRAHAMS ! » Le petit garçon qui s’était assis dans le salon avec un livre feignit d’ignorer le hurlement de sa mère. Celle-ci ne tarda pas à le retrouver, son regard brûlant de fureur ne laissant pas douter une seule seconde de ce qui allait suivre. Le petit garçon ne leva même pas la tête, il fit semblant d’être trop pris dans sa lecture pour ne pas remarquer l’agitation qu’il y avait. Parce qu’agitation, il y avait, interpellé par les cris de sa mère, sa sœur, son frère et son père étaient à leur tour venu voir ce qui se passait. Son frère et sa sœur, il le savait, avait du s’arrêter sur la troisième marche de l’escalier qui était l’endroit idéal pour observer et entendre sans pour autant risquer d’être à son tour victime des foudres parentales Son père, lui, avait rejoint sa mère, l’air interrogateur, cependant il ne disait rien, attendant patiemment ce qui allait suivre.
On ne pouvait pas dire que ce genre de scènes était rare chez les Grahams, bien au contraire. En effet, Tyler, le petit dernier s’avérait être un petit génie de la bêtise qui ne tenait pas en place et trouvait toujours quelque chose à inventer pour mettre sa mère hors d’elle. Et il y arrivait à merveille à chaque fois. Cette fois ci, sa mère tenait à la main une balle de baseball que le garçon identifia, une fois avoir levé la tête, comme étant la sienne. Il retint de justesse le sourire de fierté qui menaçait d’apparaître sur son visage et fixa sa mère toujours aussi innocemment. « Oh c’est ma balle ! Je l’avais perdu ! Merci maman, tu l’as trouvé où ? » Visiblement, ce qu’il venait de dire ne plaisait pas vraiment à sa mère dont la colère menaçait vraiment d’exploser. Elle inspira un coup et Tyler sut que c’était parce qu’elle tentait de se calmer. Finalement elle prit la parole en détachant bien chaque mot. « Dans la cuisine. Cette balle a traversé la fenêtre et ne me prend pas pour une imbécile. » Des rires lui parvinrent de l’escalier et encore une fois, Tyler dut se retenir de son mieux pour ne pas sourire. Gardant toujours son air innocent, il parla. « Mais je ne vois pas de quoi tu parles maman voyons. »

« Mais je ne vois pas de quoi tu parles Lillian voyons. » La jeune femme brune qui se trouvait plantée devant lui l’air accusateur ne semblait pas apprécier cette intervention et se remit à partir dans un monologue furieux tandis que Tyler lui prêtait une attention plus que limitée. Il entendit juste que certains mots revenaient très souvent. Au bout de quelques minutes, plus parce qu’elle semblait à bout de souffle que parce qu’elle ne trouvait plus les mots, elle se tut. Il releva la tête et la regarda en fronçant les sourcils. « C’est bon ? Tu as fini là ? » Visiblement, c’était une mauvaise idée de dire ça parce qu’elle recommença à se noyer dans un flot de parole sans fin. Tyler soupira et ouvrit la fenêtre contre laquelle il était accoudé. Il sortit de sa poche un briquet et alluma la cigarette qu’il tenait à la main depuis toute à l’heure, avant que Lillian ne lui tombe dessus pour une histoire ridicules. Lillian c’était sa petite amie, ou du moins ça l’était jusqu’à maintenant mais quelque chose lui disait que ça n’allait pas durer encore bien longtemps, cette fille était d’une jalousie maladive et elle l’épuisait. « Tu m’expliques ce que tu fais Tyler ? » Elle semblait s’être arrêter instantanément en l’ayant vu se mettre à fumer et le fixait maintenant le regard noir. Il haussa les épaules et sourit d’un sourire sans joie. « Là tu vois, je fais semblant de t’écouter et j’attends patiemment que tu ais fini. » Lillian sembla ne pas apprécier ce qu’il venait de dire. Elle ouvrit la bouche mais ne trouva rien à dire sûrement rien à dire parce qu’elle la referma aussitôt. Elle attrapa son sac, ses affaires et sa veste et se dirigea vers la porte. Avant de sortir, elle se retourna rapidement et dit quelques mots « Voilà j’ai fini. Salut. » Elle sortit en claquant la porte, Tyler savait qu’il ne la reverrait pas de sitôt.
Il referma la fenêtre et ramassa son téléphone qui trainait sur le plan de travail de la cuisine et qui avait été la cause de la colère de la jeune fille un peu plus tôt. Du peu qu’il avait comprit, celle-ci y avait lu des textos qui n’avaient pas été de son goût mais ceci lui était bien égal. Cette fille n’avait pas compté pour lui, elle l’avait aimé pour l’image de dur qu’il dégageait et au final, cela ne lui avait pas convenu, tant pis pour elle. Son téléphone vibra, il avait reçu un message de Zuwena. Il sourit en le lisant et y répondit avant de sortir de chez lui à son tour pour profiter de la belle soirée qui s’annonçait.