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*Voiture de merde.*

J'avais travaillé toute la journée et j'étais fatiguée. Les gens étaient pénibles et bruyants, ils ne savaient pas ce qu'ils voulaient et avaient tendance à croire qu’ils étaient les seuls clients du café. "Charlie, tu pourrais te montrer un peu plus agréable une fois de temps en temps, je t’assure que ça ne te tuerais pas." C’était ce que m’avait dit l’autre blonde avant que je m’en ailles et pour toute réponse, j’avais haussé les épaules avant de fermer la porte derrière moi. Maintenant j’étais en train de me battre avec mon antique voiture pour la faire démarrer et ce n’était pas chose gagné. C’était la seule que j’avais pu me payer avec le peu d’argent que j’avais et elle avait beaucoup de mal à marcher correctement.

Au bout d’une bonne demie-heure, elle démarra enfin, hésitant à rentrer directement chez moi je pris finalement la direction du garage, je voulais éviter qu’un jour elle ne marche plus pour de bon quoique je me doutais que il n’y aurait pas de miracle. Ce qu’il aurait fallu que je fasse, c’est changer de voiture, mais ça, c’était comme plein d’autres choses autour de moi, inenvisageable et bien trop compliqué. Tout était toujours compliqué, cela devait sûrement venir de moi. Enfin. J’étais arrivée au garage et je jouais avec mes clés attendant que quelqu’un arrive.

Le garage. Ce n'était toujours pas une partie de plaisir dans ce genre d'endroit, il fallait l'avouer. Après tout personne nous a dit jusqu'à présent que c'était amusant de réparer une caisse. Pourtant c'était ce que Seven aimait faire et cela, depuis un bout de temps. Déjà petit, il se sentait obligé d'aider son père. Une vocation pour le jeune homme sûrement. Passer la journée, le nez dans le cambouis, on ne pouvait pas dire que cela ne le gêné pas. Au contrairement, il n'était pas du genre à brancher lorsque son patron lui donnait des ordres, ou qu'il devait s'armer de patience pour fasse aux clients lourds. Aujourd'hui, il venait de passer son après-midi à réparer et peaufiner les réparations sur la voiture du vieux Georges.
Le garage était silencieux. Silencieux était un grand mot. On pouvait entendre Seven souffler fortement par moment, soit par ennui, soit par agacement. Le bruit d'outils tomber au sol résonnèrent aussi par moment. Toutefois cette chorale fut stoppée par le bruit d'une voiture qui venait de se garer sur le parking du garage. Puis plus rien. A nouveau le silence. Puis des pas et ces bruits de clé qui vinrent se mêler à la chorale orchestrée par Seven. Lorsque ce dernier comprit la présence d'un individu dans le garage, il stoppa tout et alla à hauteur de cet inconnu. Inconnu, inconnue ? Nul ne le savait. L'homme avança d'un pas rapide jusqu'à se retrouver nez à nez avec... une jeune femme. S'il avait pu continuer sa démarche par un "bonjour", Seven l'aurait sûrement fait. Pourtant là, ce n'était pas le cas. Restant muet face à elle, il la contempla restant figé. Putain, ce qu'il devait avoir l'air con. Pour rattraper le coup, Seven lança un : "hum, Will a pris sa pause, mais il va pouvoir s'occuper de ta... votre voiture...".

Je n’eus pas à attendre longtemps avant que quelqu’un n’arrive. Heureusement d’ailleurs, car ma plus grande hâte était de pouvoir enfin rentrer chez moi. Enfin, j’étais tout de même décidé à paraître un peu plus aimable que je ne l’avais été durant le reste de la journée et je décidais de sourire. Toutefois, mon sourire ne dura pas et s’effaça rapidement quand je vis qui arrivait à ma hauteur. Ca n’aurait pas du m’étonner tant que ça pourtant, je savais qu’il travaillait ici, j’aurais du m’attendre à l’y croiser pourtant je ne m’étais pas douté une seule seconde que je pourrais le voir. A l’évidence, lui aussi semblait… étonner, choquer, embêter - je ne savais pas trop lequel mot était le plus approprier pour dire cela - de me voir ici. Parce que je doutais qu’il se comporte comme ça avec tous les clients, à rester figer sans rien dire. Pour ma part, je ne disais rien, j’attendais qu’il parle et que je puisse partir d’ici parce que j’avais encore moins envie de m’y éterniser depuis que je l’avais vu.

Enfin, il parla, mais ce qu’il raconta m’agaça encore plu que je ne l’étais déjà. "C’est que… Dans combien de temps ? …" Je me tus. Je n’avais rien d’autres à dire que ça. Je regardais mes clés dans ma main ou mes pieds, mais j’évitais de le regarder lui. Je ne voulais pas me rappeler que il n’y a pas si longtemps que ça - enfin tout dépendait de quel point de vu on se plaçait - la simple vue de son visage suffisait à me rendre heureuse, sa simple présence. A ce moment-là, tout était si simple, si doux, si tranquille. Mais j’avais toujours eu l’art et la manière de compliquer les choses et cette fois là n’avait pas fait exception. Je me sentais affreusement bête à attendre ici avec mes clés à la main et j’étais tout sauf à l’aise. Je n’aimais pas ça, je m’en voulais de ne pas être rentré directement chez moi.

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Charlie, c'était elle. Elle n'avait pas changé et pourtant tout avait changé entre eux. Quelques mois encore, Charlie et Seven vivaient sûrement l'une de leurs plus belles histoires. Ils avaient tout pour être heureux. Tout, oui. Pourtant... ça semblait être trop beau pour que tout cela dure. La belle décida de mettre un terme à leur relation. Pendant une fraction de secondes, il resta là devant elle, devant celle qu'il avait tant aimé auparavant, à savoir ce qu'il pourrait bien lui dire, ce qu'il pourrait bien faire. Que dire, que faire, comment agir, comment réagir face à elle... Tant d'interrogations vinrent s'ancrer à l'esprit du jeune homme.
C'était alors avec une certaine maladresse qu'il venait de prendre la parole. Une maladresse sûrement dû à l'émotion. Oui, c'est vrai, ça lui faisait quelque chose de la revoir... mais comment l'expliquer. Comment expliquer cette certaine émotion qui venait pincer le cœur de Seven. Il restait devant elle, encore allez-vous dire, c'est vrai. Mais que pouvait-il faire d'autre que cela dites-moi ? « C’est que… Dans combien de temps ? … » « Je... Aucune idée, mais je peux toujours aller jeter un œil à ta voiture. » Il ne comprenait pas pourquoi il venait de lui dire cela. S'il préférait que l'un de ses collègues s'occupent de la voiture de Charlie, c'était bien pour une seule raison : ne pas se retrouver avec elle. Il savait pourtant pertinemment que si cette situation venait à se faire, il serait gêné, mal à l'aise et... elle aussi sûrement.

Je savais ce que je devais faire pour ne pas prolonger cette situation, il suffisait que je reparte dans ma voiture et que je repasse plus tard, à un moment où il ne serait pas là de préférence. Ou que je fasse tout autre chose qui mettrait fin au malaise qui régnait. Je m’apprêtais à sortir la première excuse qui me venait à l’esprit pour m’éclipser quand Seven déclara qu’il pouvait jeter un œil à ma voiture. Surprise, je ne pu m’empêcher de le regarder étonner et je restais là à le fixer quelques minutes; Il n’avait pas changé, il avait toujours le même visage, les mêmes yeux, tout ce qui en lui m’avait séduite autrefois était toujours là et je sentis un genre de nostalgie m’envahir. La seule chose qui était différente c’était bien évidemment l’attitude qu’il avait, je ne l ‘avais jamais vu comme ça avant aujourd’hui; En même temps, vu que je l’avais largué du jour au lendemain sans vraiment donner de raison cela pouvait se comprendre. "Je… non enfin oui enfin..." Je me tus. Je n’en étais pas sûre mais il semblait qu’en répondant oui, j’avais voulu dire qu’il pouvait jeter un œil à ma voiture, mais ma réponse était tout sauf claire. Et je ne voulais pas qu’il regarde à ma voiture, je n’avais aucune envie de passer plus de temps en sa présence.

"Non mais en fait j’avais oublié mais j’ai un rendez-vous important et je vais être en retard. Je repasserais plus tard." A un moment où il ne serait pas là, je surveillerais les environs du garage pour choisir l’heure qu’il faudrait, où j’irais dans un autre garage. Je me détournais sans rien ajouter, parce qu’il n’y avait rien à ajouter, et que c’était le mieux que je pouvais faire dans l’immédiat. Le fait était quand même que j’étais loin d’être certaine que ma voiture démarre, elle avait de plus en plus de mal en ce moment et je priais intérieurement pour que juste pour cette fois, elle marche correctement; Bien évidemment, je pus constater qu’elle ne semblait pas entendre mes prières et qu’elle aussi avait décidé de gâcher ma journée tandis que je tournais vainement la clé pour mettre le contact.

Seven chercha un autre sujet d’attention à observer. Il savait bien que la regarder la mettrait mal à l’aise et lui aussi… alors autant éviter. Il lutta longuement pour ne pas s’attarder sur Charlie. Une lutte qui ne se montra pas fructueuse. Trop faible, trop… et toujours cette même émotion qui vint s’ancrer à lui. Quel nom pouvions-nous donner à cette émotion ? Nostalgie ? Sûrement. Comment en la revoyant ne pouvait-il pas se replonger quelques mois en arrière, comment ? C’était impossible pour lui. Et la voix de la jeune femme vint soudainement faire écho avec les pensées de Seven. « Je… non enfin oui enfin... ». Ces paroles étaient confuses. Non puis oui ? Que voulait-elle vraiment ? C’était dans ce flou que l’homme chercha à comprendre ce qu’elle venait de lui dire. « Non mais en fait j’avais oublié mais j’ai un rendez-vous important et je vais être en retard. Je repasserais plus tard. ». Alors c’était donc ceci sa réponse : non. Non, elle ne voulait pas qu’il jette un œil à sa voiture. Mais avait-elle vraiment un rendez-vous ou … fuyait-elle ?
Il la regarda alors figé regagner sa voiture et y monter dedans. Leur retrouvaille n’avait donc duré que le temps d’une brève conversation. Il observa la scène silencieusement tout en y ajoutant un petit soupire. Alors voilà, maintenant sa voiture allait démarrer, elle allait partir et… il n’allait plus la revoir. Enfin en théorie, c’était cela… mais dans les faits, ce n’était pas vraiment le cas. En effet, la voiture de la belle semblait bien avoir du mal à démarrer. Allait-elle vraiment démarrer ? C’était bien la question que la conductrice du véhicule devait se poser à cet instant. Seven s’approcha de la voiture alors, et : « T’es vraiment sûre que tu ne veuilles pas que je jette un coup d’œil ? »

Je tournais de nouveau la clé, espérant entendre le moteur se mettre en marche. A ce moment-là, c’est qui m’aurait fait le plus plaisir, malheureusement, rien n’y faisait. Seven s’approchait de la voiture mais je ne voulais pas prêter attention, ça n’avait aucune espèce d’intérêt. Et mon comportement était ridicule. Je savais que j’étais en train de me conduire comme une gamine mais je n’avais pourtant pas envie de faire autrement. Fuir était la seule chose qui me semblait le plus approprier. Le fuir… Je ne savais pas pourquoi j’agissais ainsi, je n’avais aucune raison de le fuir, j’assumais totalement de l’avoir larguer et je n’avais pas l’impression de le regretter outre mesure. Certes dans un passé pas si lointain que ça il avait compté, j’avais eu besoin de lui et je l’avais aimé mais c’était révolu. A présent ce n’était plus qu’un garagiste parmi tant d’autres qui allait s’occuper de ma vieille voiture pourrie parce qu’elle en avait bien besoin.

"T’es vraiment sûre que tu ne veuilles pas que je jette un coup d’œil ?" "Si... Si, en fait je veux bien." Je soupirais et sortit de la voiture résigné. Il y avait des moments comme maintenant où j'aurais aimé pouvoir disparaître comme par enchantement. Mais ce n'était pas possible, et j'étais là, prés de ma voiture, à le regarder et sans avoir quoi ajouter. Parce que j'aurais aimé ajouté quelque chose mais je ne voyais pas ce que j'aurais bien pu dire. D'un autre côté ce n'était pas plus mal que je ne ne trouve rien, parce que j'étais très nerveuse et j'aurais eu du mal à faire une phrase compléte qui ait un sens. Je me contentais donc de garder le silence tout en essayant d'éviter son regard ce que j'avais du mal à faire.

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« Si... Si, en fait je veux bien. ». La jeune fille ne semblait pas bien enjouée, bien au contraire. Un soupir puis elle sortit de sa voiture. « Hum, d’accord… ». C’était au tour de Seven d’entrer en scène dans le magnifique rôle du garagiste romantique –nous remarquerons l’ironie de tout ceci. Il s’installa sur le siège du conducteur où quelques minutes auparavant Charlie était assise, les clés en main, c’était à son tour de se lancer dans l’aventure folle du démarrage de la voiture de la belle. L’aventure ne fut qu’éphémère. En effet, il ressortit quelques secondes après, se dirigeant ensuite vers le capot du véhicule.
On pouvait comparer l’action de Seven un peu à celle du médecin qui allait opérer son patient. C’est vrai la comparaison peut se trouver un peu exagérée mais elle était subtilement vraie dans le fond. Après avoir longuement observé l’intérieur du véhicule, observé avec les yeux mais aussi avec les mains, Seven se releva et se tourna alors vers la jeune femme. « Hum, je crois qu’il va y avoir du boulot à faire dessus… ». C’est vrai déjà de l’extérieur, la voiture était plutôt comparable à une antiquité qu’autre chose, mais il parait qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. C’était sûrement vrai au début, et pourtant voilà le résultat : la voiture au garage. « J’espère que ton rendez-vous n’est pas trop important quand même. Parce que là… pour y aller, ça va être un peu foutu. ».

Je le regardais s’assoir sur le siège sur lequel je me trouvais quelques secondes auparavant et tenter à son tour de démarrer la voiture. Évidemment, cela ne marcha pas, l’antiquité n’allait pas se mettre à fonctionner simplement pour ses beaux yeux. Il sortit de la voiture et se dirigea vers le capot. Je ne pouvais m’empêcher de suivre du regard le moindre de ces gestes et l’expression de son visage tandis qu’il regardait l’intérieur du véhicule et je me pris à penser qu’il était vraiment parfait comme ça. Une partie de moi s’en agaça et je secouais la tête pour penser à autre chose. Mais j'étais forcé de constater que je n'y arrivais pas vraiment.

" Hum, je crois qu’il va y avoir du boulot à faire dessus… " Seven avait fini de regarder la voiture et s'était retourné vers moi. Ce qu'il venait de dire ne m'étonnait guère à vrai dire, j'avais tellement repousser le moment de faire répare ma voiture qu'elle devait être dans un piteux état. "J’espère que ton rendez-vous n’est pas trop important quand même. Parce que là… pour y aller, ça va être un peu foutu." "Euh..." Je fronçais les sourcils sans vraiment comprendre pourquoi il me disait ça avant de me souvenir le prétexte que j'avais invoqué un peu plus tôt pour pouvoir partir vite d'ici, ce qui avait été bien ratée d'ailleurs. "Non, non, il ne l'était pas... et puis même s'il l'était tant pis." Je jetais un coup d'oeil inquiet vers le capot de la voiture avant de poser la question qui me souciait. "elle est dans un si mauvais été que ça ?"

Et pour la énième fois, ses yeux se posèrent sur elle. Dieu qu’elle était belle. Il ne pouvait pas regretter son histoire avec elle, et encore moins l’avoir connu. Lui en voulait-il de l’avoir jeté ainsi ? Il ne savait pas vraiment, en tout cas, ce qu’il en était sûr, il ne ressentait aucune rancœur à son égard. Lui pardonner serait autre chose à vrai dire…
« Euh… » . Après quelques secondes de silence, Charlie prit à nouveau la parole. « Non, non, il ne l'était pas... et puis même s'il l'était tant pis. ». Seven se contenta alors d’hocher la tête dans un silence religieux tout en concentrant son attention sur la voiture. La jeune femme semblait alors bien curieuse de ce qu’il était de son véhicule. « Elle est dans un si mauvais été que ça ? » « Hum… il y a quelques pièces à changer. Mais non, pas tant que ça à vrai dire... » Seven s’approcha alors à nouveau du capot de la voiture et montra du doigt ce qu’il appelait ‘pièce’. « Hum, tu vois ça ? Il ne faut pas attendre pour la changer, et ce serait embêtant pour toi si ta caisse te lâche au beau milieu d’une route ! » Le regard de Seven croisa alors involontairement celui de Charlie. En plus d’être belle, elle avait la chance d’avoir de magnifiques yeux bleus… Oui, elle était belle. Seven avait bien raison. Après ces quelques secondes d’égarement, le jeune homme la fuit alors du regard.

"Hum… il y a quelques pièces à changer. Mais non, pas tant que ça à vrai dire..." J'écoutais sa réponse sans vraiment l'écouter à vrai dire. Je me demandais comment la question avait pu me paraître digne d'intérêt ne serait-ce que quelques secondes. Je hochais quand même la tête avant qu'il ne reprenne la parole. "Hum, tu vois ça ? Il ne faut pas attendre pour la changer, et ce serait embêtant pour toi si ta caisse te lâche au beau milieu d’une route !" Encore une fois, je ne jugeais pas d'un grand intérêt. Après tout, j'avais beau voir la pièce, il n'en restait pas moins que j'aurais bien été capable de savoir quand elle était sur le point de lâcher et c'est pour ça que les dépanneuses existaient. Pour les pauvres gens comme moi qui n'y connaissait rien en mécanique et qui se retrouvait en pleine route avec une voiture incapable de rouler. Pourtant, malgré le fait que je jugeais ce qu'il disait inutile, j'aurais aimé qu'il parle toujours. J'aimais le son de sa voix et je me rendais compte que de ne plus l'entendre m'avait manqué.

Nos regards se croisèrent, quelques secondes à peine avant que Seven ne fuit du regard, mais je ressentis quelque chose d'étrange, quelque chose que je n'aurais pas su définir. Je m'éloignais un peu de lui et me pinçait nerveusement le haut de la lèvre inférieur. Je cherchais quoi dire pour essayer de faire passer mon embarras. "D'accord. Il va y en avoir pour longtemps ?" La voiture était décidément un très bon sujet de conversation même si cela ne m'intéressait absolument pas, ce qui d'ailleurs était assez étrange étant donné que c'était de ma voiture dont il s'agissait et du fait que pour l'instant elle n'était pas en état de rouler. Mais je ne cherchais pas de la logique dans mon comportement à ce moment-là, car tout dans la situation actuelle me paraissait ne pas avoir de sens.

Fuir du regard. Mais pourquoi ? Pour quoi faire ? Il ne le savait pas lui-même. En tout cas, cette étrange sensation vint à nouveau renaitre au fin fond de son cœur. A nouveau ce pincement au cœur. Et comme impuissant, ses yeux se reposèrent sur la belle demoiselle pour la énième fois. Ne pas la regarder se révélait être une véritable épreuve du combattant. Il l’aimait encore, c’est vrai… mais ce n’était pas réciproque apparemment.
« D'accord. Il va y en avoir pour longtemps ? ». La voix de Charlie resurgit à nouveau sur le parking du garage. Ils n’étaient que tous les deux à vrai dire, alors il était facile de distinguer à chaque instant qui prenait la parole. Elle semblait bien soucieuse de sa voiture en tout cas. Leur conversation ne tournait qu’autour du véhicule. Après tout, il n’y avait rien d’autre à dire, aucun autre sujet qu’ils pourraient aborder. Seven lança un regard à Charlie avant d’ajouter : « Hum, je pense que tu vas devoir faire sans pendant une ou deux journées là ! ».

"Hum, je pense que tu vas devoir faire sans pendant une ou deux journées là !" Sa voix interrompit mes réflexions, enfin non, elle me ramena sur terre plutôt car au moment où il avait parlé je ne pensais à rien du tout. Je le regardais un long moment, plusieurs minutes, sans parvenir à détacher mon regard de lui. J'étais en train de me demander comment j'avais pu le larguer, il était vraiment parfait, il n'y avait pas de doute et ça aurait été mentir que de dire que je ne ressentais plus rien pour lui. Certes j'étais très douée pour cela, mentir aux autres et à moi, mais j'étais toujours très attirée par lui, ne serait-ce que physiquement. Je détachais mon regard de lui et le reportait sur ma voiture. "Hum bien, bien..." Je me retrouvais sans voiture pendant au moins une journée et je disais juste bien, décidément ça ne tournait pas rond chez moi. Je me tus et soupirais. Je voulais dire quelque chose... Quelque chose qui n'aurait pas de rapport avec la voiture mais j'ignorais quoi. "Hum... Comment tu vas ? ..." C'est tout ce que j'avais trouvé, et c'était plus que nul.

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Tendue. Voilà comment on aurait pu caractériser l'atmosphère de la scène. Gênés l'un et l'autre, on voyait bien qu'ils ne se sentaient pas à l'aise. Que ce soit elle, ou bien lui. Tout était en retenu. Aucun des deux n'osaient réellement s'exprimer. Seven, lui, avait peur que ses paroles soient mal interprétées ou bien que ses gestes à l'égard de la belle soient considérées comme déplacées. Alors il se contenta de la regarder, ou plutôt de lutter contre cette force invisible qui le poussait à la dévorer du regard. Puis leur conversation ne tourna qu'autour d'un seul et même sujet depuis leurs retrouvailles -si on pouvait appeler cela des retrouvailles- : la voiture. Aucun des deux n'osaient prendre la parole pour changer de sujet...
Ça c'était il y a quelques secondes encore. En effet, Charlie, la jolie brune aux yeux bleus, venait de prendre la parole. Sa voiture semblait ne plus la passionner comme sujet de conversation. « Hum... Comment tu vas ? ... ». Un sourire se dessina sur les lèvres de Seven. Certes ceci n'allait pas être la conversation du siècle, mais ils allaient parler de ... eux. « Je vais bien, merci. & toi ? ». Est-ce alors par simple politesse qu'elle venait de lui demander ceci ? Ou voulait-elle subtilement prendre des nouvelles du jeune homme ? Cette interrogation restera alors un mystère. « Au fait, tu as quelqu'un pour te ramener chez-toi ? Parce que sans voiture, ça va être dur... ».

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Je n’arrivais pas à savoir pourquoi j’avais bien pu dire ça. Les mots étaient sortis tout seul, sans que je ne le veuille réellement. J’aurais du me contenter de faire un dernier constat sans intérêt à propos de la voiture ou de poser une question tout aussi inutile sur état avant de rentrer chez moi. Mais il avait fallu que je demande ça alors que j’avais tout fait depuis que j’étais là pour garder une conversation très limité et pour ne surtout pas parler de lui ni de moi de près ou de loin. C’est vrai que demander comment il allait n’allait pas amener à grand-chose mais cela dépassait déjà les limites que je m’étais fixées. "C’est cool que t’ailles bien. Euh, je vais très bien aussi écoutes." Oui, il était certain que cette conversation n’allait pas nous amener bien loin et qu’il était grand temps que je tourne les talons pour rentrer chez moi.

"Au fait, tu as quelqu'un pour te ramener chez-toi ? Parce que sans voiture, ça va être dur... " Sa question me fit lever la tête un peu brusquement. Il est vrai que je n’avais pas vraiment pris en compte le fait que je n’avais plus de voiture, ni celui que je n’habitais pas tout près du garage et que à pieds cela me prendrait un peu de temps. Oui, cela prendrait un peu de temps mais ça se ferait très bien, je n’allais pas mourir parce que j’allais un peu marcher. "Hum non personne, je n’avais pas spécialement prévu de me retrouver sans voiture à vrai dire. Mais ça ne fait rien… J’habite pas si loin…"

« C’est cool que t’ailles bien. Euh, je vais très bien aussi écoutes. ». Le disait-elle par pures politesse et sympathie ou le pensait-elle réellement ? C'était légèrement tendu entre eux. Non pas tendu dans le sens où c'était électrique, où les éclairs dangereux fusaient des deux côtés, mais dans le sens plutôt où l'on pouvait percevoir cette gêne. Cette gêne omniprésente dans chacun de leur geste, de leur mot, de leur parole... bref partout. Un sourire sur ses lèvres puis un silence. Seven observa un court instant Charlie avant de vouloir s'attarder à un autre sujet d'observation... En fait allait-il vraiment trouver quelque chose de plus jolie, de plus beau à regarder qu'elle ? La réponse était évidente, c'était non bien entendu.
« Hum non personne, je n’avais pas spécialement prévu de me retrouver sans voiture à vrai dire. Mais ça ne fait rien… J’habite pas si loin… ». « Je vois. Je peux... enfin ». Après un long moment d'hésitation, Seven se résigna à ne pas terminer sa phrase. « Je peux toujours me renseigner si quelqu'un ne peut pas te ramener... ou appeler un taxi si tu préfères. ». Généreux. On lui répétait pourtant moulte fois que sa générosité le perdra... encore une fois, du grand Seven qu'il nous offrait. Toujours là pour les autres, toujours là pour aider... son prochain -hum non, il n'est pas croyant ni pratiquant au cas ou.

Malgré la tension et la gène qui régnait à l’instant présent, je n’avais aucune envie de partir. Cette prise de conscience m’étonna un peu, c’était la seule chose que je souhaitais depuis que j’avais mis les pieds dans ce garage, ou plus exactement depuis que j’avais vu Seven, et maintenant je n’étais plus décidée à bouger. Je levais les yeux vers son visage et soupirais. Parce que je savais au fond de moi que rien n’avait changé, je l’avais toujours su. Certes, nous étions comme séparé par un mur qui semblait infranchissable, un mur que j’avais créer de toutes pièces en le quittant mais mes sentiments à son égard n’avaient pas changer même si j’aurais nettement préféré que ce soit le cas. Si j’avais pu rayer, oublier son existence, je l’aurais fait et c’est ce que j’avais vainement tenté de faire mais malheureusement les choses ne marchaient pas comme ça.

"Je peux toujours me renseigner si quelqu'un ne peut pas te ramener... ou appeler un taxi si tu préfères." C’est la phrase qu’il avait fini par prononcer non sans mal. Je ne voyais par pourquoi il proposait ça, j’étais certaine que beaucoup de gens à sa place aurait été froid, distant ou agressif, après tout j’avais été horrible avec lui, mais lui il arrivait quand même à rester gentil, généreux, tel que je l’avais toujours connu. Et j’eus un pincement au cœur en pensant à tout ce que j’avais gâché. "Non c’est bon, ne te dérange pas pour moi, je vais rentrer à pieds. "

Petite, c'est vrai qu'elle l'est et pourtant ce n'était pas cela qui attirait notre attention en premier. Bien qu'il est vrai qu'à côté du grand Seven, la taille de la jolie demoiselle en est presque risible. En fait, ce qui suscita notre grande attention, c'était bel et bien ses yeux. Ses yeux bleus, de magnifiques yeux bleus. Et son regard... comment vous le décrire ? Et d'un battement de paupières, elle pouvait charmer tous les hommes qu'elle le souhaitait. Comment résister à cette petite bouille, à ces yeux bleus, à ce sourire ? On comprenait comment Seven avait pu succomber au charme de la belle Charlie. Puis cette voix. Si douce, si mélodieuse, si... tant d'adjectifs pour vous la décrire.
Cette voix qui vint se déposer aux creux des oreilles du jeune homme et qui de cette façon le sortit de ses pensées. « Non c’est bon, ne te dérange pas pour moi, je vais rentrer à pieds. ». Le sourire qui s'était affiché sur le visage du garagiste disparu, et c'était un visage plus froid, plus renfermé et moins chaleureux qu'il nous offrait comme déçu par la réponse de Charlie. A vrai dire, il n'espérait vraiment rien de sa proposition. Elle n'avait aucun sous-entendu et ne cachait aucune subtilité. « C'est comme tu veux Charlie. Enfin tu seras sûrement plus vite rentrée chez-toi en voiture qu'à pied, je pense. ».

Après avoir parlé, je posais de nouveau mon regard sur lui, je ne me lassais pas de regarder son visage même si j’évitais le plus possible de le faire. C’est parce que je le regardais que je vis que le sourire qui était apparu durant peu de temps sur son visage avait disparu et il avait changé d’expression du tout au tout, il avait à présent l’air plus froid, plus distant. Je ne comprenais pas vraiment la raison à cela, je ne pensais pas avoir dit quelque chose de mal ni rien, après tout si je voulais rentrer à pieds c’était mon problème, et il aurait du être heureux de ne pas avoir à me supporter plus longtemps, ni rien. Il allait déjà devoir s’occuper de ma voiture, c’était suffisant.

"C'est comme tu veux Charlie. Enfin tu seras sûrement plus vite rentrée chez-toi en voiture qu'à pied, je pense." Je haussais les épaules. Evidemment que je serais rentrée plus vite en voiture, sauf que je ne pouvais plus utiliser ma voiture, elle était hors d’état de marche. Néanmoins, je n’avais pas envie de marcher, je n’avais pas envie de partir d’ici non plus : j’étais partagée entre mon envie de rester le plus longtemps possible ici et ma fierté, mon envie de me débrouiller seule. C’est finalement la première de ces deux sensations qui domina. "Oui tu as raison… Je n’ai pas vraiment evie de rentrer à pieds de toute manière."

En fait s'il lui avait proposé, c'était seulement pour rendre service. Je vous l'avais, il était généreux. Le cœur sur la main comme on pourrait dire. Après tout, il ne l'obligeait à rien... c'était juste un moyen pour passer plus de temps avec elle. Pourquoi ça en fait ? Après tout, il devrait lui en vouloir, éprouver de la rancœur à son égard, la détester et pourtant non... c'était comme impossible. Il l'aimait encore, et pour le moment, il lui était encore impossible d'effacer le nom de Charlie, impossible d'effacer son histoire avec elle. Il avait toujours ce maigre espoir en lui, cet espoir d'un jour qu'il pourrait à nouveau reconquérir son cœur. Oui, l'image était vraiment niaise et clichée, je vous l'accorde.
Personne n'obligeait Charlie à accepter la proposition de Seven et encore moins, personne ne lui faisait pression pour qu'elle accepte. Pourtant... après avoir subtilement décliné sa proposition, Charlie revint sur ses dires. « Oui tu as raison… Je n’ai pas vraiment envie de rentrer à pieds de toute manière. ». Alors que voulait-elle dire par là ? Elle acceptait la proposition de Seven ? En fait, sa proposition : c'était quoi exactement ? Il lui proposait juste qu'on la ramène à son domicile. Lui ? Ou quelqu'un d'autre ? En fait, non, il ne pensait pas que ce soit lui qui allait être le chauffeur de la jolie demoiselle. Après tout, rien qu'ici un certain malaise était palpable alors n'imaginait même pas dans une voiture...
C'était alors hésitant qu'il prenait la parole. « Euh... tu veux que je t'appelle un taxi ? Ou que je demande si quelqu'un du garage peut te ramener chez-toi ? ». Alors voilà, il venait de reformuler sa proposition. Tout cela avec la même intention : rendre service.

Je ne savais pas vraiment pourquoi j’agissais de cette manière-là ni ce à quoi je m’attendais en me comportant comme telle. Je savais juste qu’il était grand temps que j’arrête de me prendre la tête et que j’y vois plus clair, et surtout, que je sois honnête avec moi-même. J’avais déjà fait un pas en admettant que j’avais encore des sentiments pou lui, un deuxième en choisissant de ne finalement pas rentrer à pieds même si je ne voyais pas vraiment à quoi cela me menait. Et maintenant ? Je ne savais pas vraiment. J’allais rentrer chez moi c’était certain, bientôt, très vite, et ce serait tout. Cette soirée ne serait bientôt plus qu’un souvenir comme tous les autres.

"Euh... tu veux que je t'appelle un taxi ? Ou que je demande si quelqu'un du garage peut te ramener chez-toi ?" J’esquissais un sourire, rapide et inutile qui s’effaça bien vite tellement il n’était pas adapté à la situation. "Un taxi sera très bien." Voilà. C’était tout. Il allait appeler le taxi et moi j’allais rentrer bien tranquillement chez moi. Fin de l’histoire. "Je voulais te dire…" Je laissais ma phrase en suspens. Encore une fois j’avais laissé les mots sortir sans vraiment réfléchir. Et je ne voyais pas vraiment quoi ajouter après ça. "Merci de t’occuper de ma voiture." Je me tus, encore une fois, ce que j’avais dit était très nulle mais on ne pouvait pas dire que ça changeait beaucoup.

La réponse ne se fit pas attendre. « Un taxi sera très bien. ». Alors voilà, elle avait pris sa décision. Elle avait choisi l'option "taxi". Maintenant qu'allait-il se passer ? Seven allait appeler le taxi, elle allait le prendre -le taxi, hein... pas Seven voyons. Puis leurs routes allaient à nouveau se séparer. En fait, c'était sûrement en six mois, la première fois qu'ils se revoyaient, qu'ils se reparlaient, bref qu'ils étaient à nouveau ensemble. Charlie reprit à nouveau la parole : « Je voulais te dire... ». A cet instant, il lança un regard assez inquiet. Que voulait-elle lui dire ? Vous le savez vous ? Non parce que Seven et moi, on ne le sait pas.
« Merci de t'occuper de ma voiture. ». Ah alors c'était cela qu'elle voulait lui dire. Un sourire discret sur ses lèvres, Seven lança alors : « Tu n'as pas à me remercier, Charlie. ». Il allait se diriger vers le bureau pour appeler ce fameux taxi. C'est alors qu'il fit signe à Charlie de la suivre, histoire de ne pas la laisser poiroter seule au beau milieu du garage. [...] Le téléphone en main, le jeune homme composa le numéro d'un des taxis de la ville. Après un court dialogue entre un homme et lui, il raccrocha et s'adressa à nouveau à la jeune femme qui était en face de lui. « Hum, bien... Tu as encore un petit quart d'heure à patienter avant que ton taxi arrive. ».

"Tu n'as pas à me remercier, Charlie." Je haussais les épaules, je n’avais rien à dire, j’aurais pu lui expliqué que le remercier n’était pas vraiment dans mon intention au départ, mais c’était plus qu’inutile et je n’avais aucune envie de me lancer là-dedans. Après ça, il se dirigea vers l’endroit où devait se trouver le téléphone, du moins c’est ce que je supposais, et il me fait signe de le suivre ce que je fis sans trop y réfléchir. J’entrais dans le bureau où Seven se trouvait, le téléphone à la main et écoutais, sans y prêter une véritable attention, la courte conversation qui se déroulait.

"Hum, bien... Tu as encore un petit quart d'heure à patienter avant que ton taxi arrive." Il fallait croire qu’à force de ne pas réellement prêter attention à ce qu’il se passait, j’étais "partie ailleurs" parce que en disant ces quelques mots, Seven m’avait ramené sur terre. Il avait dit un petit quart d’heure… Je fis un sourire moqueur. Il se trompait, un quart d’heure cela pouvait être très long, et je savais que dans cette tension, ce serait très long. J’aurais vraiment aimé qu’elle disparaisse ne serait-ce que l’espace de ce quart d’heure et qu’on retrouve au moins une atmosphère qui soit celle qui pouvait régner entre deux personnes normalement. "D’accord. Mais c’est long à attendre ici…" Je laissais ma phrase en suspens, j’avais peur d’un coup qu’il prenne mal ce que j’avais dit. "Enfin je veux dire que, je suis fatiguée… Ou plutôt non, c’est juste… Cette atmosphère… Ca m’étouffe… Je suis désolée." On ne pouvait pas dire que ce que j’avais dit était naturel, au contraire c’était confus, très confus. Et je ne savais pas réellement ce que j’entendais par les trois derniers mots que j’avais prononcé. Rentrer à pieds aurait vraiment été préférable.

Un quart d’heure, ce n’était que quinze minutes après tout. Quinze minutes ou bien neuf cent secondes. Enfin ceci n’était qu’une histoire de chiffres dans le fond. Les plus pessimistes opteront pour neuf cent secondes, les plus optimistes : un quart d’heure. Des chiffres, voilà tout, ce n’était que cela. Mais fallait-il à présenter meubler ce silence et occuper ces quinze minutes d’attente pour Charlie. Il pouvait se passer plein de choses en un quart d’heure. Je vous laisse le plaisir, cher lecteur, de mettre en route votre machine à imagination pour imaginer ces multitudes de scénarii plus probables les uns que les autres… ou pas. Charlie ne semblait pas bien d’accord avec la pensée de Seven. Après tout, un quart d’heure ce n’était pas si long, non ? Elle ne semblait pas approuver cette affirmation. « D’accord. Mais c’est long d’attendre ici… ». Elle ne finit pas sa phrase. C’était à nouveau intrigué qu’il la regarda. Que voulait-elle dire ? Bordel, mais elle n’avait pas fini à mettre en suspend chacune de ses phrases. « Enfin je veux dire que, je suis fatiguée… Ou plutôt non, c’est juste… Cette atmosphère… Ca m’étouffe… Je suis désolée. ».
L’incompréhension pouvait se lire sur le visage de Seven. Sérieusement où voulait-elle en venir en disant cela ? C’était bel et bien la question que le jeune homme se posait à cet instant précis. Après avoir laissé le silence meubler à présent dans la pièce, il prit la parole. « Oh… on peut… enfin tu peux aller faire un tour si tu veux et prendre l’air en attendant. ». Le début de sa phrase était hésitant. Après tout, si elle venait de dire cela, c’était sûrement parce qu’elle ne voulait pas se trouver en sa compagnie et préférait être seule. C’était son choix et Seven n’allait pas s’imposer et l’obliger à rester avec lui le temps de… neuf cent pauvres secondes.

Etant donné que j’avais moi-même du mal à comprendre ce que je venais de dire, le fait que Seven ne comprendrais pas lui non plus n’avait rien d’étonnant. Et en effet je vis l’incompréhension se peindre sur son visage. Il devait vraiment se demandait ce qui se passait dans ma tête, et à vrai dire je me le demandais aussi. "Oh… on peut… enfin tu peux aller faire un tour si tu veux et prendre l’air en attendant." Je devais bien m’avouer que c’était une proposition tentante. M’éloigner de tout cela, ce climat, tout ça. Oui ça aurait été le mieux je le savais et je m’apprêtais à le faire néanmoins, quelque chose - j’ignorais quoi - m’emp êcha de le faire. A la place d’aller faire un tour, je me mis à jouer nerveusement avec ma gourmette cherchant encore quoi faire ou dire. Je me sentais bête. Un long silence aurait sûrement été préférable. "Non c’est bon, je suis bien ici." J’avais conscience du fait que je venais de prétendre exactement l’inverse de ce que j’avais déclarer un peu plus tôt et qu’il allait sûrement trouver ça étrange mais bon. Je pensais ce que j’avais dit, bizarrement.
Je regardais ma montre et les secondes qui passaient, j’avais perdu la notion du temps depuis que j’étais arrivée ici. Je me souvenais vaguement que en arrivant ici, j’avais été pressée de rentrer chez moi mais cela m’apparaissait très loin, beaucoup plus loin que ça ne l’était réellement.